TOTALE ECLATCHE
Le Big Bang
Sa vie
Son oeuvre

A MA GAUCHE un peu d'astrophysique en s'amusant.

A MA DROITE un drâme antique pour rire

TOTALE ECLATCHE raconte les débuts de notre univers, l'indicible "avant", les particules en folie, les trous noirs troublants, les nucléosynthèses rigolotes, le vide plein, les galaxies, nous.

LA CHALEUR D'ANDROTHÈQUE se situe à Rome, oui, l'unique objet de mon ressentiment. Rome, dont la Reine, sujette à quelques chaleurs enthousiastes, déjoue le complot préparé par Ragramone en utilisant Judac pour récupérer Orastos. Un drâme antique, quoi.

LES FRÈRES PARTICULES

Parlons-en. Si si, parlons-en. Avec respect. Car nous sommes particules. Tout est particule. Si t'es pas particule, t'es pas un rebelle, t'es rien. Les frangins particules, ils étaient là au commencement de tout, même s'ils pataugeaient dans la purée de leur race. Et la preuve qu'ils ont fini par s'organiser et qu'ils vont bien, c'est qu'ils sont toujours là. C'est nous.

N.B. : quand je dis "nous", je parle évidemment de toi, moi, et la musique, mais aussi de la terre, du système solaire, de la Voie Lactée, de l'amas de la Vierge et de tous les autres amas et super-amas qui composent notre univers. "Nous", c'est une grande famille.

Nos cinq frangins sont petits. Pas lourds. Microscopiques. Rien que de penser aux milliards de particules nécessaires pour fabriquer une moussaka, on s'épuise. Ils sont partout, ils se mêlent de tout, on les malaxe on les pétrit, insensé tout ce qu'on en fait, de ces cinq frangins, dans la p'tite plantation de l'astro-physique. Ils ont des noms charmants, rencontrons-les.

Prot Neutr Elec Phot Trino

LE PROTON - LE NEUTRON - L'ELECTRON - LE PHOTON - LE NEUTRINO

Petit jeu des multicases. On constate qu'il y a deux gros pour trois petits. Le proton et le neutron, les deux d'à gauche, en effet, sont appelés "hadron", ce qui veut dire lourd. Les trois autres sont appelés "lepton", ce qui veut dire léger, absolument. Nous voyons aussi que les trois premiers ont une identité électrique, le proton est positif, le neutron, comme son nom l'indique, est neutre, et le léger électron est négatif. C'est écrit sur son tee-shirt. Ces trois-là diffèrent du photon et du neutrino par cet autre détail : ils sont matière.

Quand j'ai dit qu'on était constitué de particules, je parlais de ces trois-là. Je sais, nous sommes aussi esprit, amour, intelligence gloire et sensibilité, mais avant tout, nous sommes matière,

et il n'y a aucune raison d'en avoir honte.

Les deux autres sont rayonnement. Le photon file, et le neutrino est mystèrieux. Chacun son boulot.
Par exemple, le boulot des deux lourds, c'est de faire un noyau. Et comme "noyon", ça sonnait pas bien, on a appelé ça des nucléons. L'électron, c'est de la matière aussi, mais comme il est léger et négatif, il va tournicoter autour du noyau et de ses frères nucléons, surtout son grand frangin Proton, qui est positif. Eh oui, les négatifs et les positifs s'attirent, n'y voyez aucune attaque personnelle. D'autant que c'est le meilleur moyen de former un atome.

Mr Proton Particule - Mr Neutron Particule

Proton, c'est l'aîné. C'est un lourd positif. Le pauvre, s'il porte ce nom, c'est qu'il est, comme son cadet, composé de trois quarks, les batifoleurs du début de l'univers, les petits bidules qu'on n'a jamais réussi à apercevoir en laboratoire, alors on se contente de faire comme si c'était une réalité quand même. Pas courant, chez les astrofizz, de s'avancer sans preuves comme ça, mais on va faire comme eux; jouons le jeu. Ooooh, les beaux quarks ! Oh, comme ils sont mignons ! En se donnant la main par trois, ils sont devenus hadrons et ne se quittent plus, ce qui prouve leur attachement aux valeurs essentielles.

Neutron, c'est le cadet. Comme son grand frère il est hadron, trois petits quarks cohabitent en lui, et le rendent neutre électriquement par un calcul d'apothicaire que je n'ai pas encore bien intégré. Nos deux gros gars de la matière, Propro et Neuneu, se trouvent donc dans le noyau de l'atome.

C'est là qu'on voit la supériorité de Proton : rien qu'à lui tout seul, il peut former un noyau d'atome. L'hydrogène. Et il y a de quoi frimer puisque l'hydrogène compose 74% de tout, tout tout tout de toute la matière du monde entier de l'univers. Il peut n'y avoir que du proton, dans un noyau. Balaise, le mec. Vaut mieux l'avoir comme copain.

Par contre, Neutron tout seul, ah non il est perdu, il ne forme rien du tout, ah ça faut pas le laisser, il panique, il se perd en conjectures, et il finit par imploser. Sensible, le gars. Son frangin, sympa, le prend sous son aile, viens par là on va faire de l'hélium. Deux protons, deux neutrons, et voici l'hélium 4, qui compose, lui, 24% de l'univers sus-cité de tout tout tout. On en recausera, des 2% du reste... C'est normal, quelque part, que Proton ne laisse pas Neutron jouer tout seul : le ptit Neutron est neutre, donc n'attire pas d'électron, donc ne sert pas à former d'atome. Et alors si on se met à mettre le souk comme ça dans la cuisine, c'est non ! Plutôt fondre et disparaître.

Il faut dire que par une injustice inexplicable, le proton a une durée de vie tellement longue qu'il n'est pas loin d'être immortel. Il vit des milliards de milliards d'années. Il n'y a que quelques astrofizz monomaniaques qui s'évertuent à le canarder pour essayer de réaliser le premier meurtre officiel de proton. C'est qu'on n'a jamais vu mourir un proton, pour le moment, si c'est pas tendre. Tandis que le neutron, il est fragile. Des fois, il ne tient pas plus d'un quart d'heure avant de se désagréger en une autre particule. Il a le quark hésitant, Neutron. Disons qu'on fait avec, mais qu'on ne compte pas sur lui. Ca reste un gars très attachant.

Mr Electron Particule.

Electron, c'est le benjamin. Il est matière, mais surtout, il est libre Max, yen a même qui disent qu'ils l'ont vu voler. C'est qu'il est léger, le petit, sinon, est-ce qu'on l'appelerait Lepton, hein, je vous le demande... Et comme ses deux demi-frères légers, le photon et le neutrino, il est immortel. Oui. L'électron est immortel. Quand on dit qu'avoir la ligne, ça conserve. Il pèse environ 2000 fois moins lourds que ses frangins. Qui dit mieux...

Grâce à sa charge négative, il est attiré par son grand frère positif, et lui tourne autour. Pour le coup, la différence de poids ne compte plus : là où il y a un proton positif, il y a un électron négatif, d'où l'expression : pied d'égalité. Douze protons ? Il ne se laisse pas abattre. Ca nous fera douze électrons qui tournent. Qu'importe le nombre, du moment que c'est du proton. L'électron ne voit même pas les neutrons, voire, il les ignore. Ca le rendrait presque désagréable, mais l'électricité entre les gens, ça ne s'explique pas.

Et outre qu'il est svelte, léger et immortel, le petit Electron a une autre particularité : il peut être libre. Tous nos amis électrons ne tournent pas autour des noyaux. Il y en a qui se baladent. Ca, dès qu'ils trouvent le gîte et le couvert, ils courent vers le proton et forment un atome. Mais parfois, ils se la jouent cool et voguent à l'aventure. Vous allez me dire, pinailleurs que vous êtes, c'est quoi cette histoire d'électrons baladeurs, dans un monde si organisé ? Vous avez raison, mais voyez ci-dessus : le neutron fragile a une durée de vie d'un quart d'heure. Plif plouf il part en carambar, et devient un proton, par exemple. Eh oui, pas de gachis dans la famille Particule. Donc, l'électron qui se promène, là d'un coup d'un seul, il se précipite vers le proton tout neuf qui vient de se convertir. Mais il faut être au bon endroit au bon moment, c'est toujours pareil... Ce qui fait que l'électron a cette chance de connaître deux manières de bouger son corps : en rond, et tout droit. D'ailleurs, quand il est en balade comme ça, et qu'il est plusieurs, il crée un courant, un champ magnétique. Il est super fort, en vrai, l'électron. Je le soupçonne d'avoir donné son nom à la fée électricité. Je le soupçonne même, lui le petit léger, de faire tourner les laves-linge, de faire briller les ampoules et de faire péter les plombs. En plus, il va super vite, presque aussi vite que la lumière. Oh vraiment il est très fort, sous ses allures, le petit benjamin. Retenez son nom. On va en recauser sévère...

TOI MATIÈRE, MOI RAYONNEMENT : Mr Photon Particule.

Photon est un des demi-frères Particules, le même père, pas la même mère. Comme les quatre autres, il était là au début, il est toujours là maintenant. Comme les quatre autres, le papa, c'est le Big Bang lui-même. Comme son frère Neutrino, la maman, c'est l'onde. Comme petit Electron et petit Neutrino, il est immortel. Comme Neutrino et parfois Electron, il file droit.

Maintenant, ses propres spécificités. Le photon est une particule de lumière (comme si il n'y avait que le grec dans la vie... photon, ça veut dire lumière en grec. Et des mots finnois, ou aztèques, jamais ? Passons). Le photon est un vrai machin qui n'est pas de la matière, qui n'est pas du vide, qui est : de la lumière. Il y a longtemps, il a fait le coup du Fiat Lux - enfin du latin - qu'on a traduit par "Que la lumière soit". Et la lumière fut, bravo. Quand on allume une lampe, des milliards de photons jaillissent. Mr Photon est rayonnant. Sans poids. Chaud. Baladeur.

C'est que le photon, ça voyage. Je devrais dire "les", parce qu'ils sont plutôt des milliards en bande de jeunes que des lonesome cowboys. Quand ils ont vu tout le bel espace qu'on leur avait donné, les photons ont mis leurs baskets et se sont dit "à l'attaque". Savaient-ils pertinement que rien rien rien dans l'univers ne va plus vite qu'eux ? Même Carl Lewis ? Rien ne va plus vite que la lumière, qui va à 300.000 kilomètres à la seconde. Le son, par exemple, est un million de fois moins rapide. Cette vitesse-là, ces 300.000 kilomètres à la seconde, c'est une valeur sûre, un bonheur de la physique, une référence absolue. Le fait que rien n'aille plus vite, itou. Cette vitesse alimente les rêves les plus fous. Par exemple, si on allait plus vite que la lumière, est-ce qu'on inverserait le temps, est-ce qu'on pourrait voyager au centre des trous noirs, est-ce qu'on aurait assez d'essence..?

Mr Photon en tous cas n'a aucun problème métaphysique. Il avance. Toujours à 300.000 km/seconde. Eh oui, rien ne va plus vite que lui, mais lui, il ne va jamais moins vite que lui non plus. Ralentir ? Quelques soient les nouvelles directives du gouvernement, il appuie sur le champignon. Savourons l'idée du petit photon, cette particule de lumière, qui se tape des milliards de kilomètres par jour rien que pour nous faire plaisir. Qui roule comme ça pour l'éternité, à la même vitesse. Il ne rechigne pas à aider, le gars Photon. Tant qu'il garde sa vitesse de croisière, et qu'il est en forme, il prend des paquets dans son sac à dos. Grâce à sa vitesse folle, il transmet. Il transmet l'interaction électromagnétique, sympa non ?

Vous voulez déjà savoir ce qu'est l'interaction électromagnétique ? Vous êtes gonflés. C'est un truc qui a à voir avec l'électron et le proton, un truc qui a à voir avec l'électricité. C'est une force qui a besoin de bagagistes, de porteurs de valises. Oui, c'est un peu comme le cartel de Medelin, qui embauche des pauvres gens pour faire les passeurs.

Sauf que, premièrement, l'électromagnétisme, c'est pas interdit par la loi, et deuxièmement, essayez de choper un photon pour le mettre en prison... Des petits plaisantins ont émis l'idée que pour attraper un photon, il suffisait d'une feuille de papier. N'importe quoi d'un peu solide. Et PAF, le photon. Il s'écrase tout ce qu'il sait. C'est vrai. Mais le photon ne peut pas aller moins vite que lui-même. Alors qu'est-ce qu'il fait ? Il rebondit. Un peu sonné, il repart dans l'autre sens. A la même vitesse. Il est comme ça, honnète et travailleur, sans chichis. Droit devant.

Mr Neutrino el Obscuro...

Il est tellement mystérieux, Gigi le Neutrino, qu'on ne va pas en parler ici. Oui, c'est à cet endroit qu'on arrête l'extrait de TOTALE ECLATCHE. Parce que je ne vais pas me taper les 735629846 pages de cet ouvrage, tout de même, malgré l'amitié que j'ai pour vous.
Mais face au désespoir que je lis sur votre visage, je vous propose :
soit de passer ci-contre à un extrait de LA CHALEUR D'ANDROTHEQUE,
soit de revenir à la page "Ecritures" et de passer commande
soit d'envoyer un petit mail à annecontri@tele2.fr

Les Editions Pas Cher
Sous la direction de la Directrice
présentent

LA CHALEUR
D'ANDROTHEQUE
Drâme en huit actes

Avec une notice sur la biographie de Madame la Comtesse de Richelieu, une étude générale de son oeuvre, des notes, des questions

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PERSONNAGES

ANDROTHEQUE : veuve du roi Pygros, reine de Rome, amante d'Orastos, sans enfants, encore que.

ORASTOS : amant de la reine et fils du défunt roi Pygros, encore que.

RAGRAMONE : amoureuse d'Orastos et cousine du roi Pygros, encore que

RESUMÉ CHRONOLOGIQUE DE LA VIE DE LA COMTESSE
(extrait)

1961 : Naissance le 11 juillet à Paris de l'héritière Contri, dite Anne de Richelieu, dans la rue du même nom, de sa mère la Tsarine et de Papa Paulot. De 1961 à 1966, on ne garde que peu d'écrits de la Comtesse. Ensuite, son poème méconnu "Tombe la Pluie" et sa très bonne note en rédac dans la classe de Mlle Nicot décideront d'une carrière franchement littéraire.
.../...
Les cendres de la Comtesse sont déposées dans un cendrier qui est vidé assez régulièrement.

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PERSONNAGES

JUDAC : amoureux éconduit de Ragramone et fils de pas grand monde, encore que.

PHILIXINTHE : le majordome muet, encore que.

PYGROS : roi de Rome défunt quoi que bon vivant, encore que.

ACTE PREMIER
ANDROTHEQUE, RAGRAMONE, PHILIXINTHE

ANDROTHÈQUE
Te voilà, Ragramone, me diras-tu enfin
Pourquoi tu t'ingénies à nous gonfler les burnes
Feu mon mari est mort, personne ne te soutient
Car son âme est en haut et ses cendres dans l'urne

RAGRAMONE
Ah ah, pauvre Androthèque, crois-tu donc que j'ai peur
A te voir agitée dès qu'arrive Orastos
Je gausserai toujours ton idiote impudeur
Rome te moquera et tu l'auras dans l'os

ANDROTHEQUE
Que t'ai-je fait, petite sotte, que te rapportera
De secouer partout ton rire de greluche
De l'amour tu ne sais ni la force ni l'éclat
Et ton coeur est pareil qu'à terre la baudruche

RAGRAMONE
Ta fierté de matronne en un an a fondu
Depuis l'été où Rome creva de canicule
La chaleur s'est glissée jusqu'au trou de ton fût
Orastos est passé, tu happas sa virgule

ANDROTHEQUE
Une virgule, Orastos !!! Un point d'exclamation !
Mais tu ne connais rien aux chaleurs de femmes
Ton coeur est aussi sec qu'un ancien reblochon
Ta gueule est aussi grande que petite ta flamme
Va, ton Judac te guette de derrière les rideaux
Espérant de tes grâces pouvoir glaner une miette
Cours donc agiter devant lui tes grelots
Et laisse aux grandes dames les histoires de conquête
(Ragramone sort)
Approche, Philixinthe, et dis-mois'il te plait
Où est donc Orastos, est-il dans le palais
Mais parle enfin, idiot, et puis non, ne dis rien
Mon petit coeur me dit qu'il approche, qu'il vient.

NOTES ET QUESTIONS
Et sujets de dissertation
(extraits)

2) Amour libre et mariage. Quel est le sens profond du couple, de la maternité, de la paternité. Etre l'enfant de, est-ce facile à gérer. D'où venons-nous, que faisons-nous sur terre, où allons-nous. Enthanasie, peine de mort, qu'en penser. La vie, qu'est-ce. L'âme est-elle immortelle. Et encore plein de trucs comme ça. Vous m'en ferez deux pages.

3) Un mot a été répété plusieurs fois. Trouver lequel.

10) Avez-vous déjà vécu ce qu'on appelle un amour impossible ? Non parce que moi, oui. Ca va nous faire dix ans que j'en peux plus d'amour pour un mec, et je ne sais pas comment lui dire. Il me fait peur. Alors lui, qu'est-ce qu'il fait, il se met en ménage, il vit sa vie, en gros il se fait pas chier, forcément, il n'est pas au courant...

11) Et sinon, ça va ?

ET VOILÀ, C'EST FINI
Pas la pièce, grand fou, les extraits.

Un ptit mail à
annecontri@tele2.fr ?

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